REPERTOIRE DES MONNAIES MEDIEVALES D'ALSACE / 2020
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 03. Le monnayage des comtes de Hanau-Lichtenberg en Alsace et Palatinat.

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Antédiluvien
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Antédiluvien


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03. Le monnayage des comtes de Hanau-Lichtenberg en Alsace et Palatinat. Empty
MessageSujet: 03. Le monnayage des comtes de Hanau-Lichtenberg en Alsace et Palatinat.   03. Le monnayage des comtes de Hanau-Lichtenberg en Alsace et Palatinat. Icon_minitimeSam 9 Jan - 14:30

03. Le monnayage des comtes de Hanau-Lichtenberg en Alsace et Palatinat. ArmesHanau

Le monnayage des comtes de Hanau-Lichtenberg

Les seigneurs de Hanau-Lichtenberg deviennent comtes d’empire avec privilège de battre monnaie en 1429 (diplôme décerné par l’empereur Charles IV à Ulrich III de Hanau-Lichtenberg). Le lieu de l’atelier monétaire fut spécifié par l’autorité impériale à Babenhausen. Les monnaies devaient impérativement respecter titre et poids en usage à Nuremberg et Francfort et présenter distinctement les armes des Hanau-Lichtenberg.
219 ans s’écoulent sans que les Hanau-Lichtenberg ne fassent usage du privilège de battre monnaie sans doute par le fait que le petit comté gravitait économiquement autour de la métropole qu’était alors Francfort qui frappait suffisamment monnaie pour satisfaire les besoins du commerce en Hanau-Lichtenberg.
Fin XVI l’essor du commerce et de l’affairisme incite Hanau à redemander confirmation du privilège de battre monnaie à l’empereur. Avec l’accord du Reichstag, l’empereur Rodolphe II de Habsbourg permet l’ouverture d’un atelier monétaire à Hanau.
Philippe IV de Hanau redemande en 1560 à la diète impériale de la ville impériale de Worms, siège de l’alliance des états du Cercle de Haute-Rhénanie* une réaffirmation de son droit de battre monnaie en son comté.
Le contrôleur du Cercle vérifiait annuellement le respect des poids et titres des monnaies présentées chaque année par les états membres de cette alliance économique, commerciale et politique. La diète cesse son contrôle après 1620 en raison des désordres économiques, politiques et militaires liés à la guerre de Trent Ans qui détruit et ruine la région du Rhin. L’inflation qui suit ces périodes de grands désordres et troubles politiques et religieux dévalue les monnaies dont les poids et titres se déprécient rapidement (Kipperzeit et Wipperzeit).
Philippe V de Hanau-Lichtenberg décide de frapper monnaies faisant reconnaître par la diète en 1597 les anciens droits de frappe monétaire obtenus cependant sans spécifier un atelier précis, escomptant qu’on oublie de le mentionner explicitement !
La Diète lui accorde et renouvelle ses droits monétaires en son comté. Du coup la tromperie fonctionne bien et son ancien droit limité à la localité de Babenhausen tombe! Il peut désormais frapper monnaie de façon  « élargie » où il veut et en quantité illimitée…
Sept ateliers monétaires sont alors ouverts de 1587 à 1760 : Woerth (1587-1633), Ingwiller (1595-1599), Babenhausen (1607-1629), Wilstätt (1620-1625), Hanau (1647-1736), Bouxwiller (1659-1673), Pirmasens (1757-1760).

Le monnayage d'un comté donné, état membre d'un cercle d'alliance économique, politique et militaire était valable ailleurs chez les états membres à condition que l'Etat émetteur respecte les règlements monétaires de la diète impériale et ait reçu le droit de privilège impérial de battre monnaie, avec des critères strictes de titre et poids... afin d'uniformiser et faciliter les monnaies et échanges dans l'empire.
C’est aussi le cas en Haute-Alsace par exemple avec l’Union monétaire du Rappen entre certaines villes du Rhin supérieur (Rappenmünzbund)** ou pour les circulations monétaires au sein de la Décapole.
Mais beaucoup de villes libres d’empire comme Strasbourg utilisaient des contremarques monétaires*** pour certifier que des monnaies étrangères pouvaient être incluses dans le numéraire de la ville et déclarées de "bon aloi".


* Cercle de Haute-Rhénanie:
http://www.heraldique-europeenne.org/Regions/Allemagne/Saint_Empire.htm

** Le Rappenmünzbund:
http://it.wikipedia.org/wiki/Rappenm%C3%BCnzbund
http://de.wikipedia.org/wiki/Rappen

*** Les contremarques de Strasbourg:
https://numisalsace.forumactif.org/contremarques-au-lis-de-strasbourg-xvii-s-f10/la-contremarque-au-lis-de-strasbourg-t3.htm


De 1587 à 1760 sept ateliers monétaires ont frappé des monnaies pour les comtes de Hanau–Lichtenberg

Un diplôme du 22 février 1368 de l’empereur Charles IV, accorde à Ulrich III, seigneur de Hanau, et à ses héritiers qui deviendront comtes d’Empire en 1429, le privilège de battre monnaie.
Le désir de tirer enfin partie du privilège monétaire s’impose dans le dernier tiers du XVIème siècle, marqué par un affairisme croissant et contagieux.. En 1560, Philippe IV (1538 – 1590) avait envoyé un délégué à la Diète d’essais des monnaies, réunie à Strasbourg, sans résultat. Philippe V reprendra l’initiative d’une deuxième démarche. Son père, infirme à la fin de sa vie, lui a confié en 1585 l’administration du comté. Dynamique et ambitieux, Philippe veut se lancer dans la fabrication de monnaies pour se procurer des ressources nouvelles par la pratique devenue courante, d’un monnayage transgressant les prescriptions légales sur les titres et les poids et pour mettre à la disposition de ses sujets ses propres monnaies. Le 3 mai 1587 la Diète lui accorde le droit de battre monnaie.

Ateliers monétaires:

1. Woerth (1587 - 1633)
2. Ingwiller (1595 - 1599)
3. Babenhausen (1607 – 1629)
4. Willstätt (1620 – 1625)
5. Hanau (1647 – 1736)
6. Bouxwiller (1659 – 1673)
7. Pirmasens (1757 – 1760)

Résidant en Alsace, Philippe V décida d’établir un atelier monétaire à Woerth où il possédait un château. Les premières pièces, des 2 Kreutzers, sont exécutées dès 1587. Il a monnayé six espèces: Talers, 3 K, 2 K, 1 K, Pfennigs et de très rares Florins d’or. Sous tous les comtes la frappe d’or reste très faible, la différence entre le coût de fabrication et la valeur d’échange est insuffisante pour rendre l’opération rentable. Les monnaies d’or sont exécutées surtout pour le prestige.
Aux armoiries de Hanau–Lichtenberg, il ajoute l’écusson d’Ochsenstein. En effet, en 1570 le comté s’agrandit du comté de Deux–Ponts qui comprend l’autre moitié de Lichtenberg avec Bitche et Ochsenstein.

Ateliers monétaires de Woerth, Babenhausen et Wilstätt
Aux armes de son père, Jean–René ajoute celles du comté de Deux–Ponts (Zweibrücken) et de Bitche. En effet, à la mort de Jacques, comte de Deux–Ponts et Bitche, Philippe V son père, hérite de ce comté du chef de son épouse, fille unique du comte décédé, et comme tuteur de ses cinq enfants. Après trente ans de disputes avec le duc de Lorraine Charles III, un accord fut signé à Nancy en 1605 pour délimiter le territoire du comté, une partie du comté dont Bitche revenant à la Lorraine. De ce fait, la seigneurie de Bitche ne figure plus dans les titres du comté après 1606, mais les armes sont maintenues dans le blason jusqu’en 1736. Autre innovation, parmi les titres du comte figurent désormais ceux de maréchal et avoué de la ville de Strasbourg. Sous ce comte les ateliers produisent des florins d’or, des double Talers, des Talers, des demi Talers qui gardent leur bon aloi pendant tout le règne. Il n’en est pas de même pour les autres monnaies, testons, 12 K, 3 K, 1K, Pfennig, qui sont toutes plus ou moins falsifiées, en particulier le teston émis à partir de 1608 décrié dès 1609, la valeur est fixée à 20 K au lieu de 24. Les états monnayeurs de Basse Alsace se mettent d’accord en 1623 pour dévaluer les monnaies en circulation et déterminer le titre et le poids des espèces qui seront émises à l’avenir. On peut constater par exemple sur les 12 K que l’accord a été bien appliqué.

Atelier monétaire de Woerth
A la mort de Jean–René, le nouveau comte se trouve dans une situation difficile du à la guerre de 30 ans et aux dettes laissées par son père. A l’occasion de son avènement, il émet en faible quantité un taler daté 1626. Sa principale production est celle des 12 K et 2 Kreutzers. L’atlier fonctionne de 1626 à 1633 où il sera pillé et incendié par les troupes impériales puis suédoises.

Ateliers monétaires de Hanau et Bouxwiller
C’est en 1647 que Frédéric–Casimir prend en mains l’administration de ses terres, agrandies de celles de Hanau-Münzenberg qui lui étaient échues en 1642 en vertu d’un pacte successoral de 1610. Ayant épousé en la même année Sibylle Christine, veuve de Philippe Maurice de Hanau–Munzenberg, il résidera à Hanau, capitale de ce comté. Il remet aussitôt en marche l’atelier de Hanau qui produit principalement des 2 K. Submergé par un déferlement de petites monnaies, les états monnayeurs de la région décident de réduire leur circulation, et de ne plus frapper de 2 K pendant 2 ans à partir de 1658. L’atelier est fermé jusqu’en 1667. pour contrecarrer cette fermeture provisoire, il ouvrit un atelier à Bouxwiller début 1660 où il continue de frapper ducats, talers, florins, demi-florins, 2 K et 1K. Les 2 Kreuzers se distinguent de ceux de Hanau par leur poids légèrement supérieur et leur légende « Hanau-Lichtenbergische Münz », au lieu de « Hanawische Münz ».
En 1672, début de la guerre de Hollande, le comté est occupé par Condé. C’est dans une ambiance troublée qu’intervient, début 1673 la fermeture de l’atelier monétaire de Bouxwiller. C’est la fin du monnayage autonome en Alsace, hormis Strasbourg.
Frédéric-Casimir continue de monnayer à Hanau.

Atelier monétaire de Hanau
Pour éviter toute contestation, Frédéric-Casimir, resté sans descendant partage ses possessions entre ses 2 neveux. L’aîné Philippe-René choisit Hanau-Münzenberg. A Jean-René III échoit Hanau-Lichtenberg.. La bonne entente n’en subsiste pas moins entre les 2 frères, symbolisée en 1699 par une médaille de concorde. Philippe-René dispose de l’atelier de Hanau. En accord avec son frère, il bénéficie des prérogatives et du bénéfice de la monnaie à son nom, qui circulera sur l’ensemble des terres de Hanau.
L’écu et les titres sont identiques à ceux de Frédéric-Casimir. Ils se trouvent sur les ducats, talers et florins mais pas sur les divisionnaires: 6 – 2 – 1 albus. Après 10 ans d’activité, l’atelier est fermé. La fabrication très sévèrement surveillée, n’est plus rentable et les monnaies en circulation sont suffisamment abondantes.

http://fr.wikipedia.org/wiki/Hanau

Atelier monétaire de Hanau
Jean-René III, frère et successeur de Philippe-René, n’a laissé qu’un très petit nombre de monnaies, ducats et florins qui faisaient office de médailles et n’étaient pas destinées à la circulation. Il a réuni une dernière fois l’ensemble des terres. A sa mort en 1736, le comté de Hanau sera incorporé dans le Landgraviat de Hesse par suite du mariage de sa fille avec Louis VIII, Landgrave de Hesse-Darmstadt.

Atelier monétaire de Pirmasens
Petit-fils de Jean-René III, Louis IX, comte de Hanau- Lichtenberg sous tutelle en 1736, gouverne pleinement à partir de 1741. Après ses activités militaires au service du roi de France (1742-1743) et du roi de Prusse Frédéric II (1744-1745, 1750-1757), Louis s’installe définitivement à Pirmasens où il ouvrit un atelier. Sur ses monnaies on trouve le sigle : H-D (Hesse-Darmstadt) et H-L (Hanau-Lichtenberg. Sur certaines de ses pièces on trouve les 3 écus de Hesse-Hanau et Lichtenberg. Toutes ces pièces sont de mauvaise qualité, décriées ou interdites. Sur ordonnance de l’Empereur les pièces sont confisquées et sont refondues. Ainsi se termine, sans gloire le monnayage des comtes de Hanau-Lichtenberg.


Nom et valeur des monnaies ayant eu cours au Hanau-Lichtenberg


DUCAT: (en or) Le titre normal était 0,986 et le poids 3,49 g.

ECU: (Thaler) En 1566, le titre était fixé à 0,888 et le poids de chaque pièce était 29,239 g. En 1624, le titre des écus de Hanau étaient 0,868 pour 29 g et en 1664, le titre était 0,892 pour 28.90 g

FLORIN: (Gulden) Au début, ce fut une monnaie d'or. Au Hanau-Lichtenberg, un florin en argent valait 60 kreutzer et devait peser 24,61 g au titre de 0,930. On trouve également des 1/2 florins et des 1/3 de florin.

TESTON: (Dicke)= 6 Batz = 24 kreutzer
En 1601, les testons de Hanau sont au titre de 0,750 pour 9 g. C'est une des espèces qui est le plus atteinte par le "billonnage" effréné de la "Kipperzeit". En 1623, le titre est de 0,562 pour un poids de 5,55 g et même 0,322 pour 4,14 g.
1/2 teston = 12 kreutzer
1 batz = 4 kreutzer
1/2 batz = 2 kreutzer

ALBUS: ("Blanc" en français) Désigne de petites monnaies de billon, c'est à dire d'argent à un titre plus moins faible, mais non de cuivre. L'albus de Hanau pesait 1,50g au titre de 0,406. Il y avait des pièces de 1, 2 et 6 albus.

KREUZER: En 1551, le titre est de 0,378 et le poids 0.986 g
En 1668, le titre est de 0,396 et le poids de 0,610 g

PFENNIG: (denier) Le titre est de 0,375 et le poids 0,312 g

HELLER: En 1623, le titre est de 0,250 et le poids de 0,24 g


Blason des comtes de Hanau-Lichtenberg

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