17. "Zunftmedal" Médaille des corporations de Strasbourg, 1676

"Zunftmedal". Médaille de la guilde des corporations de la cité de Strasbourg, 1676

A./ "Solius virtutis / FLOS perpetuus / 1676"
(Seule la fleur de la vertu est immortelle!) Devise de la ville convertie à la Réforme.
Vue de la cité de Strasbourg et de ses fortifications. Une boussole est placée au premier plan, elle indique le Nord. Au dessus de la ville un ange à droite plane au dessus des nuages. Il tient une épée et une fleur de lis. Sous la ville en exergue, on peut lire sur deux lignes la légende. Sous la légende: le millésime 1676.
R./ "(lis) In Zwantzig Zunften und Gottes Hutt Strassburg die Statt bestehen thutt"
(Strasbourg est faite de vingt corporations et de la protection divine)
Champ arborant les supports et le timbre ordinaire de Strasbourg: deux lions supportant les armes de la cité.
Ce champ est entouré des écussons des vingt guildes de la cité en collier entouré de la légende circulaire en exergue, débutant par la fleur de lis municipale.
Dimensions: diamètre 48 mm, poids 45,83 g.
Métal: argent
Atelier monétaire municipal de Strasbourg 1676.
Réf.: Engel & Lehr 543 / 4. Rare.

"In Zwantzig Zunften und Gottes Hutt Strassburg die Statt bestehen thutt"
(Strasbourg est faite de vingt corporations et de la protection divine)

Cette devise nous rappelle que les corporations de métiers, les Zünfte, occupaient une place centrale à
Strasbourg sous l’Ancien Régime. Nul artisan ne pouvait travailler, nul bourgeois ne pouvait participer aux affaires publiques sans être membre de l’une d’entre elles. Après avoir fluctué au cours du Moyen-âge, le nombre des corporations se stabilise à la fin du XVe S. Certaines d’entre elles regroupent des métiers tournant autour d’un même secteur d’activités (boulangers, bateliers, charpentiers, cordonniers…). D’autres en revanche, accueillent des métiers très divers comme la corporation du Miroir qui regroupe aussi bien les fabricants d’aiguilles que les apothicaires et
les banquiers… Chaque corporation possède un immeuble, le poêle (Stube), à la fois siège institutionnel et lieu de convivialité. C’est de là que le conseil des échevins présidé par le Maître de corporation (Zunftmeister) réglemente tous les aspects liés à l’exercice d’une profession, de la formation des apprentis à la tarification des denrées en passant par le règlement des conflits. Ces règles sont énoncées dans leurs "Statuten", ouvrages parfois richement illustrés. Des inspecteurs sont chargés de contrôler et de sanctionner les artisans malhonnêtes. Des jurys spécifiques à chaque corps de métiers examinent les chefs-d’œuvre de maîtrise. Mais les prérogatives des corporations ne s’arrêtent pas à l’organisation du travail dans la cité : elles jouent un rôle politique de premier
plan en élisant notamment l’Ammeister, principal magistrat de la ville. Au son des cloches de la cathédrale, ce dernier fait appel à elles pour assurer l’ordre public ou pour constituer l’armée de la ville en cas de guerre. De plus, les corporations assuraient la lutte contre l’incendie ou la garde des portes de la ville. Cet ordre économique et politique se sclérose aux XVIIe et XVIIIe S. Se heurtant aux idées libérales des Lumières, les corporations sont supprimées dès le début de la Révolution.

Blason municipalité de Strasbourg

» 16. "Zunftmedal" Médaille des corporations de Strasbourg, 1628
» 18. "Zunftmedal" Médaille des corporations de Strasbourg au XVII S.
» 19. "Zunftmedal" Médaille des villes impériales du grands-bailliage de Basse-Alsace de Haguenau
» 02. 24 Mariengroschen 1676 Brunswick, de Rudolf August Prince de Braunschweig-Wolfenbüttel, avec contremarque au lis et écu à la bande de Strasbourg
» 10. Médaille de Strasbourg, par V. Maler. Ecu et vue de la ville, 1615