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| 02. La guerre des évêques (1592-1604). Jean-Georges comte et margrave de Brandebourg contre l'évêque et cardinal Charles de Lorraine Vaudémont | |
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Antédiluvien Admin
Messages : 1265 Date d'inscription : 19/05/2009 Age : 57 Localisation : 67 / Dans un trou antédiluvien d'Alsace ou un champ, un bois, une vigne, ou à la Bierstub!
| Sujet: 02. La guerre des évêques (1592-1604). Jean-Georges comte et margrave de Brandebourg contre l'évêque et cardinal Charles de Lorraine Vaudémont Ven 3 Juin - 23:29 | |
| La guerre des évêques (1592-1604) entre Jean-Georges de Brandebourg jeune prince réformé défendant la place de Strasbourg et prétendant au trône épiscopal de prince-évêque de Strasbourg et son concurrent: Charles II de Lorraine Vaudémont, évêque catholique de Metz, et cardinal de Lorraine
En 1592, Jean Georges de Brandebourg (*), prince, margrave, duc et comte protestant allemand est élu administrateur de l'évêché de Strasbourg par les chanoines réformés réunis à Strasbourg et avec l'assentiment des magistrats de la ville passée à la Réforme, contre Charles II de Lorraine (évêque catholique de Metz, et cardinal lorrain) élu Prince-évêque de Strasbourg par les chanoines catholiques réunis, eux, à Molsheim. La guerre d'accession au trône épiscopal et aux domaines et revenus épiscopaux liés qui s'en suivit fit rage pendant près de 20 ans, semant la désolation et le désordre en Basse-Alsace! Le margrave Jean-Georges de Brandebourg prend avec son armée protestante strasbourgeoise les forteresse du Kochersberg et de Dachstein et fait éliminer les opposants. Charles de Lorraine lui adresse un ultimatum exigeant qu'on lui rende les places prises et occupées. La ville refusant, le duché de Lorraine va mener une guerre de conquêtes en Basse-Alsace, appuyé par le père de Charles de Lorraine, Charles III marié à Claude de France, fille du roi de France Henri II. Champion du camp de Guise, adversaire acharné des protestants, le duc de Lorraine et sa vaste armée d'espagnols, albanais, italiens, lorrains, wallons et allemands passe le col de Saverne le 30 mai 1592. La soldatesque pille et rançonne, enlève des personnes, torture... La guerre des évêques se transforme en cauchemar pour les ruraux. L'empereur Rodolphe II de Habsbourg prend position pour son cousin Ferdinand de Habsbourg pour qu'il soit élu comme évêque! Un troisième ! Les strasbourgeois répliquent en utilisant les mêmes méthodes que les lorrains, à mesure que la guerre s'étend sur toute la Basse-Alsace. Le 22 juin 1592, la bataille d'Oberschaeffolsheim laisse les lorrains victorieux s'enhardir avec une cavalerie efficace et contrôler peu à peu la région autour de Strasbourg vers le 26 juin 1592. Eckbolsheim est pris. Le cardinal-évêque reprend le château du Kochersberg aux strasbourgeois le 18-19-20 juin 1592. Usant de l'artillerie. Tous les défenseurs qui se sont rendus sont exécutés. Le 30 juin 1592 Dachstein est cerné par les lorrains. Le 3 juillet, la garnison de 300 strasbourgeois se rend, négocie et quitte Dachstein pour Strasbourg. Le 8 juillet, la place forte de Wasselonne est abandonnée par les strasbourgois. Le 8 juillet à Saint-Ludan, près d'Erstein les lorrains massacrent deux cent strasbourgeois. Le 14 juillet 700 cavaliers lorrains attaquent le retranchement d'Illkirch mais sont repoussés. Le 20 juillet des renforts de 2500 Bernois et Zurichois arrivent à Strasbourg et vont renforcer Illkirch. Les protestants strasbourgeois incendient Fegersheim et Rhinau et assiègent Erstein, puis font route sur Molsheim et l'assiègent. Les lorrains attaquent Entzheim. Le 15 août Strasbourg envoie 700 soldats en renforts au siège de Molsheim avec 10000 florins pour payer les mercenaires. A Duppigheim les cavaliers lorrains arraisonnent la troupe et l'argent et renvoient les strasbourgeois en ville. Le siège de la cité de Molsheim, bastion catholique en prend un gros coup au moral et échoue. Les strasbourgeois se replient sur Strasbourg. Les lorrains pillent Dorlisheim puis Barr. Mi-août le prince protestant Christian d'Anhalt entre triomphalement à Strasbourg et prend le commandement de l'armée de la ville. Les lorrains pillent une cinquantaine de bourgs jusque fin d'année 1592 et Strasbourg reste sur ses retranchements, la ville est exsangue, les finances épuisées. En novembre 1592 des appels à la paix sont lancés par l'empereur, la régence autrichienne d'Ensisheim, le comte du Wurtemberg, les confédérés suisses, l'évêque de Bâle et les villes de la Décapole alsacienne. Le 9 novembre Strasbourg attaque: les troupes déciment 400 recrues lorraines à Sarralbe. Le 10 novembre, le prince d'Anhalt remet le siège devant Molsheim avec une forte artillerie. La ville est bombardée et éventrée et le 26 novembre les lorrains se rendent et se retirent avec armes et bagages. Chaque camp poursuit la politique du pillage et la dévastation suit... L'argent manque dans les deux camps. Finalement les deux partis signent un protocole d'accord le 27 février 1593. Le 1 mars l'armistice est signée. En vertu du traité Strasbourg récupère ses domaines, mais dévastés! Le coup de cette guerre de 8 mois est estimé à 16 à 28 tonnes d'or, 8 millions de florins! Le magistrat de Strasbourg est contraint de demander à la population de vendre son argenterie pour payer les mercenaires (4000 florins / jour). Lors de la diète de Ratisbonne en 1594 les envoyés de Strasbourg et négociateurs protestants réclament le retour du margrave de Brandebourg en tant qu'évêque. La guerre reprend en 1603. Le 22 novembre 1604, un accord définitif est signé à Haguenau. La cité de Strasbourg est ruinée par la guerre. Le margrave de Brandebourg se voit octroyer 130000 florins or au titre de dédommagement pour la perte de son titre d'évêque de Strasbourg auquel il renonce définitivement. S'ajoute une rente annuelle à vie de 9000 florins or pour perte des revenus liés à la fonction d'évêque. Les 8 chanoines protestants de Strasbourg se voient attribuer une rente annuelle pendant 15 ans et la mise à disposition du Bruderhof! La guerre les aura enrichi! Le cardinal de Lorraine et évêque de Metz Charles de Lorraine se voit reconnaître comme seul évêque légitime de Strasbourg. Mais malade, il fait nommer comme coadjuteur l'archiduc Léopold d'Autriche. Au décès de Charles de Lorraine le 14 novembre 1607, l'archiduc lui succède en tant qu'administrateur. Cette guerre régionale est un des prémices annonciateurs de la guerre de 30 Ans opposant catholiques et protestants et qui va bientôt ravager la vallée du Rhin et s'étendre à toute l'Europe.
Monnaies obsidionales du siège de Strasbourg (1692-1693)
Notgeld Talerklippe de Strasbourg sous Jean Georges de Brandebourg Notgeld 2/3 Talerklippe de Strasbourg sous Jean Georges de Brandebourg Notgeld Halbtalerklippe de Strasbourg sous Jean Georges de Brandebourg Notgeld Vierteltalerklippe de Strasbourg sous Jean Georges de Brandebourg
Liens connexes sur NumisAlsace: Le siège de Strasbourg en 1592
Armoiries du margraviat de Brandebourg, Jean-Georges de Brandebourg (Johann-Georg von Brandenburg) (*) Prince de Rügen, Comte et margrave de Brandebourg, de Prusse, Stettin, Poméranie, duc et burgrave de Nuremberg, duc de Jägerndorf.
Georges Jean de Brandebourg Johann Georg von Brandenburg-Jägerndorf Lettres de Georges Jean de Brandebourg au roi de France Henri IV, concernant l’évêché de Strasbourg
Armes de Charles II de Lorraine-Vaudémont (1567-1607), cardinal de Lorraine et évêque Metz (1578-1607), prince-évêque de Strasbourg (1604-1607)
Écu écartelé au 1 de l'évêché de Strasbourg, aux 2 et 3, coupé en a : parti au I de Hongrie, au II de Naples, au III de Jérusalem, au IV d'Aragon, coupé en b : parti au I d'Anjou, au II de Gueldre, au III de Juliers, au IV de Bar ; au 4 du Landgraviat inférieur de Basse-Alsace, sur le tout de Lorraine. Au-dessus de l'écu la couronne de prince, derrière l'écu l'épée et sceptre en diagonales. L'écu est surmonté d'un chapeau à la couleur rouge des cardinaux ainsi que de gueules rouges d'où pendent de chaque côté quinze glands (1, 2, 3, 4 et 5).
Charles de Lorraine Charles II de Lorraine Vaudémont _________________ "Tous, nous sommes portés par un penchant irrésistible à désirer connaître la science, en laquelle nous estimons qu’exceller est une belle chose." Cicéron. | |
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